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Faire de la recherche UX avec ce qu'on a déjà

Quand on pense “recherche utilisateur”, on imagine tout de suite des outils complexes, des labs, des panels... Et souvent, on se dit qu’on n’a ni le temps, ni les moyens, ni la méthode. Mais en vrai, on peut faire de la recherche UX pertinente avec ce qu’on a déjà sous la main.
Voici comment je m’y prends, sans forcément partir de zéro ni exploser le budget.

Je commence par ce qu’on a en interne

Pas besoin de chercher loin : les équipes internes ont souvent déjà des infos précieuses sur les utilisateurs.

  • Le marketing connaît les audiences, les comportements, les messages qui fonctionnent.
  • Le support client entend tous les jours ce qui coince, ce qui frustre, ce qui revient en boucle.
  • Les sales savent ce qui freine les décisions, ce qui convainc, ce que les clients attendent vraiment.

J’explore les données déjà collectées

Même si vous pensez ne pas faire de “recherche UX”, vous avez probablement de la data exploitable :

  • Réseaux sociaux : commentaires, DM, mentions… ce que les gens disent est déjà une forme de feedback.
  • Moteur de recherche interne : les requêtes utilisateurs révèlent leurs intentions, leurs attentes, leurs incompréhensions.
  • Outils comme Hotjar ou Clarity : les heatmaps, les replays de session… tout ça montre très concrètement ce que les gens font (ou essaient de faire) sur votre site.

J’analyse ce que j’ai et je comble les trous

Une fois les infos réunies (sous un même espace : Notion ou Evernote ou autre), je fais le tri :

  • Qu’est-ce qui est vraiment pertinent ?
  • Qu’est-ce qui me manque pour comprendre mes utilisateurs ?

Si j’ai encore des zones d’ombre, je fais simple : un petit sondage ciblé ou une question bien placée.

Je parle aux utilisateurs, dans la vraie vie

Quand c’est possible, je vais à leur rencontre. En groupe, c’est bien pour avoir du volume, mais attention : certaines personnes prennent le dessus. En individuel, c’est plus intime, plus authentique. Et si je peux les rencontrer dans leur environnement (bureau, maison), je comprends encore mieux leurs habitudes et leurs contraintes. Pas besoin de faire 20 interviews. Parfois, 3-4 échanges bien ciblés suffisent pour voir clair.

Je garde en tête comment on prend nos décisions

Se rappeler que les utilisateurs prennent leurs décisions selon deux modes de pensée. Merci Kahneman et ses deux systèmes de pensée :

Système 1 (rapide, automatique, émotionnel)

  • Réactions instinctives
  • Basé sur l'expérience passée
  • Économise l'énergie cognitive

Système 2 (lent, réfléchi, analytique)

  • Analyse approfondie
  • Demande un effort mental
  • Activé quand le Système 1 ne suffit pas

En UX, on essaie souvent d’aider l’utilisateur à rester en Système 1, là où tout est fluide.

Par exemple, pour une inscription à une newsletter : au lieu d'être trop vague, ce qui va faire réfléchir son utlisateur et activer ainsi son système 2, remplacer quelque chose comme : “Inscrivez-vous à notre newsletter”  par : “Pas de spam, juste 1 mail par semaine”

Anticiper les objections, c’est déjà faire de la recherche UX.

Et je visualise tout, toujours

Les données ne servent à rien si elles dorment dans un Notion ou un tableau Excel. Je les rends visuelles :

  • Parcours utilisateur - Customer Journey Map
  • Citations clés
  • Personas et Empathy Map

Même un simple schéma griffonné peut aider à faire passer un insight, ce qui compte, c’est que l’info circule et fasse tilt chez les équipes.